Batailles Justiniennes 1 : AD DECIMUM (553)

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Le royaume Vandale, qui s'est constitué en Afrique du Nord à partir de 432 a pour capitale Carthage, cité dontles vandales se sont emparés en 439. Depuis 476, régnait la paix entre Vandales et Romains. Mais Justinien, qui voulait reconquérir la partie occidentale de l'empire (restitutio imperii), attaque le royaume vandale en 533 en prenant pour prétexte de défendre le roi vandale Hildéric renversé par Gelimer. Il confie le commandement d'une armée au général Bélisaire. L'armée, transportée dans 500 navires et 92 dromons, fait escale au port de Syracuse tenu par les Ostrogoths puis débarque sur les côtes africaines le 9 septembre 533 à Caput Vada et marche ensuite vers Carthage accompagnée par la flotte. Elle est suivie sur le flanc par la petite armée de Gelimer qui ordonne de lever des milices urbaines. L'ensemble des forces se rencontrent le 13 septembre à Ad Decimum appelé ainsi car il s'agit d'un poste situé à dix miles au sud de Carthage où les Byzantins ont établis de solides positions.  

Inférieur en nombre et manquant de soldats de métier, Gélimer élabore une stratégie qui lui permet d'affronter les troupes de Bélisaire : choisir l'étroit passage de l'Ad Décimum dans les montagnes de l'Atlas. Il divise ses forces en trois groupes : celle de son frère Ammatas (2 000 hommes) doit contenir les Byzantins dans le défilé de l'Ad Decimum, celui de son neveu Gibamond (2 000 hommes) doit les déborder sur leur droite, le corps principal commandé par Gélimer (7 000 hommes) doit s'abattre sur les arrières de son adversaire couper toute possibilité de retraite. Ce plan en théorie infaillible, ne fonctionne pas car les différents corps sont commandés par des personnes inexpérimentées. Le corps de Gibamond est dispersé par une force romano-hunique et ce dernier meurt dans l'affrontement. Ammatas subit le même sort dans le défilé et les survivants sont poursuivis jusqu'à Carthage.
Gelimer, qui ignore les défaites d'Ammatas et de Gibamond continue à se diriger vers l'armée de Bélisaire. La cavalerie vandale moins nombreuse mais supérieure au combat met en déroute successivement la cavalerie des auxiliaires fédérés puis un corps de cavalerie de garde de 800 hommes positionnés sur une hauteur. Gélimer aurait pu à ce moment remporter la victoire en lançant l'attaque décisive contre l'armée byzantine désorientée et aurait pu tailler en pièce les éléments partis vers Carthage poursuivre les restes du corps d'Ammatas. Au lieu de cela, Gélimer tergiverse car il est bouleversé lorsqu'il découvre que son frère et son neveu sont morts. Il enterre son frère sur le champs de bataille. Bélisaire a donc le temps de regrouper ses forces au sud de la rivière et lance une attaque. Vaincus, les Vandales entament une retraite.