Virtualwarrior10 MEDAILLE DE LA PARTICIPATION + MEDAILLE DE LA FIDELITE + Ambassadeur des SDA
Messages : 9876 Date d'inscription : 12/02/2015 Age : 59 Localisation : France
| Sujet: Waterloo 18 juin 1815 Lun 27 Juil - 11:44 | |
| En mémoire de la dernière bataille de l'empereur dont nous avons commémoré le deuxième centenaire cette année Waterloo - avant la bataille C'est une histoire banale qui a déjà eu lieu des millions de fois … Des hommes qui jouent au soldat pour tuer un ennemi qu'il n'ont jamais vu !! C'est un pays plein de verdure, avec quelques arbres parsemés de maisons isolées Sur le terrain on aperçoit une foule de soldats debout en uniformes d'époque. Certains sont très jeunes, d'autres sont plus âgés avec une barbe imposante Tous tiennent en mains un fusil et attendent on ne sait pas quoi ? Soudain arrive au galop un homme casqué sur un cheval Il crie d'une voix haute " l'ennemi est en face, c'est pour demain matin " Montez le campement pour la nuit et faites boire les hommes et les bêtes Une ration de pain et une timbale de tambouille pour chacun. Le soleil s'enfonçait dans la ligne d'horizon, il était tout rouge ce soir… Sinistre présage pour ceux qui ne croyaient pas tellement en la victoire ! Un jeune homme de 16 ans est assis à côté d'un homme âgé aux cheveux gris Le vieil homme n'a pas faim et il a déjà participé à de nombreuses batailles, Mais le temps a toujours guéri ses blessures et pour une maigre solde Il pense qu'il a eu de la chance de s'en sortir et espère comme par le passé Que son étoile le protégera et que ce sera (peut-être) la dernière bataille … Il regarde la maison sur le flanc du vallon, elle ressemble à la sienne Mais il est seul et il sait que la sienne n'a plus de feu, ni de lumière - Eh petit regarde tu vois cette maison, j'en avais une pareille Avec une femme, des bêtes plein la basse-cour et des champs remplis de blés Mais un matin ils sont venus, ils ont tout brûlé , violé et tué ma fille et ma femme Puis après avoir pris tout ce qu'ils pouvaient emporter, ils y ont mis le feu… Un long silence et quelques larmes coulèrent sur les joues de l'homme Quand je suis rentré des champs il n'y avait plus de maison, ni de famille Depuis je me suis enrôlé pour me faire justice, mais ceux qui nous gouvernent Ont changé d'adversaires, ils sont devenus nos alliés et on a un nouvel ennemi Regarde ces cicatrices, on dirait une carte avec des fleuves à la gloire de l'empereur On a marché des milliers de kilomètres , traîné des canons dans la boue et la glace Tiré des chariots rempli de blessés et ruisselants de sang et de lambeaux… Mais ce n'est pas fini, l'Aigle est insatiable et voudrait posséder toute l'Europe Mais l'Europe le dévorera sinon personne n'arrêtera cette folie jusqu'à ce que tout soit accompli, nous, nous sommes les ombres survivantes du passé, mes amis les plus vieux compagnons sont morts en Espagne, mais toi mon ami que fais-tu ici ? Le jeune homme lève les yeux au ciel, - OUI ils sont venus et au nom de l'empereur ils ont enrôlés de force tous les jeunes de mon âge, ma mère était folle de chagrin, mais ils ont continué, ils les ont tous trouvé : - on m'a enrôlé pour quelques pièces, on a pris nos chevaux et nos poules ma mère est seule et pleure après mon père qui n'est pas revenu de Russie. Tu vois je n'ai pas plus de chances que toi, passe moi ta gourde d'eau de vie - Tu perds pas le nord moussaillon, mais je crois que tu en as autant besoin que moi Tiens prends aussi ma ration de viande, je n'en mange plus depuis longtemps. La nuit venait de tomber et au loin on entendait des bruits de métal et de tambours mêlés aux galops des chevaux qui prenaient position sur la colline voisine. La lune montait dans ce beau ciel de juin, elle était comme une dame blanche qui voulait revoir ses enfants une dernière fois. Les hommes s'étaient rassemblés autour des feux de camps qui illuminaient la campagne Et les chevaux mangeaient leur sac d'avoine à côté des canons Le vieil homme s'enroula dans son sac de voyage et le jeune homme vint se coucher près de lui deux heures plus tard. Le grognard ne dormait pas, il avait les yeux grands ouverts et son esprit voyageait sur les anciens champs de bataille, il revoyait ses camarades et leur fin misérable, il revoyait les ruisseaux de sang, les bêtes agonisantes que personne n'avait le courage d'abattre, les morts et les blessés entremêlés l'un sur l'autre quelque soit leur uniforme… - Dis petit si jamais il m'arrivait une bricole demain - là dans ma musette il y une poignée de pièces d'or autrichienne que je traîne de ville en ville dans l'espoir de rentrer un jour au pays. Si je tombe tu les prendras, ce sera comme un cadeau de mariage qui t'aidera à faire un bout de chemin avec une femme de ton âge. Je crois bien que c'est la dernière bataille de l'Aigle - Je ferais mon possible pour te protéger alors reste près de moi quand les boulets voleront et qu'ils arriveront avec leurs milliers de fusils et de baïonnettes. Plus tard tu feras une prière de temps en temps pour moi quand je serais arrivé là-haut, d'ailleurs j'espère que St Pierre m'ouvrira sa porte et me trouvera un coin pour reposer ma tête, qui sait si là-haut il n'y a pas de bon lit avec des bons draps et des anges pour soulager les blessures du cœur ? Une vie çà ne tiens pas à grand chose, elle ne tiens souvent qu'à quelques centimètres, un pas ou une seconde… Une vie çà passe aussi rapidement qu'une étoile filante - çà brille et çà disparaît Il y a 20 ans de cela la France était devenu un pays où régnait la Terreur La folie avait envahi la raison et le cœur des hommes Si tu avais vu les gens les plus riches croupir dans des prisons Des gens à qui on ne pouvait même pas parler avec un chapeau sur la tête : Des barons en fine chemise, des princes, des députés, des moines, des sœurs, Des évêques et des prêtres qui refusaient la nouvelle religion de la nature, Tous ont été traînés au travers des villes sur des charrettes jusqu'à l'échafaud ! Que de sang versé pour rien ! mais les nobles sont vite revenus de l'étranger Pour reprendre leur château, leurs terres et leur privilèges… Avec l'Empereur nous avons eu quelques victoires, mais aussi de grands désastres Des champs de batailles couverts de morts et en Espagne nos plus vieux soldats ont été assassinés froidement dans le dos ou ils sont morts dans des embuscades maudites. Je ne te parle pas de la campagne de Russie, d'une retraite où nos morts ont été enterrés dans la glace et du retour de milliers de blessés survivants amputés, agonisants sur des chariots dans des trajets qui ont durés plusieurs mois ! Non je ne veux pas t'enlever ton courage car demain tu auras besoin de toutes tes forces, la guerre n'est pas un jeu, mais une boucherie géante avec des canons, des fusils qui font tomber des hommes par milliers sur chaque champ de bataille…. Nous sommes sur terre pour souffrir, c'est la volonté des hommes qui nous commandent, mais pour gagner le ciel comme disait le curé qui m'a baptisé : Ce n'est pas ceux qui disent ; Seigneur- Seigneur qui iront au ciel Mais tous ceux qui ont un cœur charitable et qui ont fait la volonté du Bon Dieu Dors maintenant ou essaie de dormir ! Je suis prêt de toi, je veille s'il y a une alerte, Tu aurais pu être mon gendre si les temps n'avaient pas été aussi cruels Ma fille avait ton âge et je l'aimais tendrement. Waterloo - après la bataille Le bruit des canons s'était arrêté ; un spectacle désolant recouvrait la plaine, Le vent emportait les odeurs de bêtes mortes et de cadavres déchiquetés. Soudain au cœur du combat le jeune homme reçu la pointe d'une baïonnette dans son épaule droite, il tomba en un bloc et un flot de sang inonda sa poitrine. Le vieil homme avait constaté la blessure de son compagnon blessé à l'épaule et comme celui-ci perdait beaucoup de sang, il avait mis son mouchoir de toile dans la plaie. Penché à genoux devant le corps évanoui, soudain une balle perdue venue d'en face le frappa également en pleine tête et l'emporta dans l'autre monde. Son corps tomba sans vie sur celui du jeune homme.… De nombreux soldats ennemis passèrent , mais ils ne remarquèrent même pas que le jeune homme avait seulement perdu connaissance mais que son cœur battait encore. Au bout d'une heure il se réveilla et comme il ne pouvait soulever le corps du vieil homme mort, il prit sa sacoche et la serra entre ses deux bras. Des infirmiers courraient avec des brancards et ils vidaient les blessés dans les chariots qui devaient les conduire à l'hôpital de campagne. Soudain l'un d'eux entendit les gémissements du jeune homme qui appelait à l'aide. Deux soldats s'approchèrent et dégagèrent le corps du vieil homme mort couché sur le blessé et emportèrent celui qui vivait encore sous la tente du chirurgien de campagne. En cours de route les brancardiers lui dirent en rigolant : - Dis donc ton copain t'a probablement sauvé la vie, tu lui dois une fière chandelle. Avec le temps le jeune homme finit par guérir, à part que sa main droite resta longtemps un peu plus raide que la gauche. Il était alsacien et il se maria au printemps dans un petit village entouré de sapins, et de ruches d'abeilles, c'était au temps des lilas et son cœur avait conquis une charmante jeune fille de son âge qui lui donna de beaux enfants. La paix était revenue pour cinquante ans au moins … La Providence en a décidé ainsi, mais souvent lorsque passe une belle étoile filante dans le ciel dégagé de l'été, il repense à son ami qui lui a fait le plus cadeau du monde : celui de vivre sa jeunesse et de traverser la tempête d'une sale époque où beaucoup ne sont hélas " jamais revenus.. "
J. Cl. Brinette | |
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Dark_Sidious
Messages : 20 Date d'inscription : 24/08/2015 Age : 23 Localisation : Charente
| Sujet: Re: Waterloo 18 juin 1815 Mer 26 Aoû - 19:19 | |
| Waterloo un nom qui raisonna dans l'histoire | |
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Jordan2808
Messages : 279 Date d'inscription : 11/11/2015 Age : 33 Localisation : Avignon
| Sujet: Re: Waterloo 18 juin 1815 Sam 14 Nov - 17:09 | |
| La fin de la France puissante, glorieuse, indépendante.....(pour moi ^^) | |
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| Sujet: Re: Waterloo 18 juin 1815 | |
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